Cédric Herrou jugé en appel coupable d'avoir aidé des migrants

Cédric Herrou jugé en appel coupable d'avoir aidé des migrants

La Justice semble aujourd'hui avoir désavoué l'ensemble des actions menées par Cédric Herrou en faveur des migrants. La cour d’appel d’Aix-en-Provence a en effet condamné cet agriculteur militant, mardi 8 août, à quatre mois de prison avec sursis, alourdissant ainsi la peine reçue en première instance.

France TV info

Plusieurs dizaines de militants étaient venus soutenir Cédric Herrou mardi 8 août pour ce procès, et un « Scandaleux ! » s’est élevé du public à la lecture de la décision. L'agriculteur militant, devenu le symbole de la lutte en faveur des migrants qui traversent la frontière italienne par la vallée de la Roya, est plus sévèrement sanctionné qu’en première instance. Il a été condamné ce 8 août par la Cour d'appel à quatre mois de prison avec sursis. « C’est une peine d’avertissement », a prévenu le président de la cour.

Jugé pour l’aide qu’il a apportée à quelque deux cents migrants, principalement érythréens et soudanais, Cédric Herrou avait été condamné, le 10 février, par le tribunal correctionnel de Nice à une amende de 3 000 euros avec sursis pour avoir acheminé de Vintimille en France des étrangers cherchant coûte que coûte à traverser la frontière. Comme le rappelle Le Monde, le procureur de la République de Nice avait fait appel de ce jugement.

Lors de l'audience qui s'était tenue le 19 juin dernier, Cédric Herrou avait déclaré que « c’est le rôle d’un citoyen d’agir lorsqu’il y a défaillance de l’Etat ». A l'annonce de sa condamnation, le militant a également affirmé qu’ "on a l’impression que la politique instrumentalise la justice", tout en annonçant se pourvoir immédiatement en Cassation.

L'indépendant

Pour le magistrat qui a rendu la décision d'appel, l’agriculteur ne pouvait bénéficier des exemptions humanitaires aux termes desquelles l’aide au séjour irrégulier n’est pas punissable : « Lorsque l’aide s’inscrit dans une contestation globale de la loi, elle n’entre pas dans les exemptions prévues mais sert une cause militante qui ne répond pas à une situation de détresse. Cette contestation constitue une contrepartie » à l’aide apportée.

Se définissant comme « un lanceur d’alerte » se substituant à l’Etat dans l’accueil des demandeurs d’asile, Cédric Herrou avait été à nouveau interpellé le 24 juillet à la gare de Cannes alors qu’il accompagnait cent cinquante-six migrants arrivés chez lui et qui souhaitaient se rendre à Marseille pour y déposer une demande d’asile. Au terme de la garde à vue de Cédric Herrou — la sixième depuis 2016 —, le parquet de Grasse (Alpes-Maritimes) a ouvert une information judiciaire.

Quelques soient les décisions rendues par la justice, Cédric Herrou entend poursuivre son combat en faveur des migrants : "Je continuerai à me battre. Ils n’ont qu’à me mettre directement en prison, ce sera plus simple. »