Qu'avait Nordahl Lelandais en tête lorsqu'il a tué la petite Maëlys ? Interrogé sur cette partie du meurtre, qu'il a entièrement reconnue, l'ancien militaire n'a pas été très clair à la barre, mardi 15 février, selon l'AFP. Comme il le fait depuis quelques jours, il a en effet évoqué le visage du sous-officier Arthur Noyer (une autre de ses victimes) qui se serait superposé à celui de Maëlys.
A ce moment-là, il se trouvait dans la voiture avec la jeune fille qu'il venait d'enlever sous prétexte de rendre visite à ses chiens, et il l'a frappée à plusieurs reprises au visage, ce qui l'a finalement tuée. En réponse à une question de la présidente, il évoque ensuite "une peur qui surgit soudainement". "Je veux que cette peur disparaisse et s'arrête. [...] C'est un moment inexplicable, je pète les plombs, je lui donne un coup. (...) Au moment où je la frappe, j'ai l'intention de la tuer, oui", reconnaît-il.
Il explique qu'à ce moment-là, il était "dans une incompréhension totale" : "Je ne sais même pas s'il fait jour ou nuit, quelle heure il est, où je suis". Un épisode de visions qu'il répète depuis plusieurs jours comme "la vérité", mais qui n'a pas du tout convaincu les experts. En effet, les nombreux psychiatres qui ont travaillé sur son cas, et dont certains ont rencontré Nordahl Lelandais, ont été appelés à la barre depuis le début de la semaine.
Et ceux-ci sont unanimes : Nordahl Lelandais était bien responsable de ses actes et a enlevé la petite fille en pleine conscience. Au lieu de cela, ils ont expliqué que l'ancien soldat souffrait de graves troubles de la personnalité. Il est diagnostiqué "psychopathe", "psychotique", "pervers narcissique", animé par une "toute-puissance mégalomaniaque" et souffre de "troubles dissociatifs", selon les mots des médecins qui tentent d'expliquer le meurtre.
Ils doivent maintenant se prononcer sur la question de la récidive : Nordahl Lelandais est-il en mesure de commettre un nouveau crime ? Réponse vendredi, dernier jour du procès, devant les parents et la sœur aînée de Maëlys. Pour rappel, il avait déjà été condamné à 20 ans de prison dans le cadre du meurtre du sous-officier Arthur Noyer et est également jugé pour des agressions sexuelles sur ses cousines.