L'affaire PPDA fait à nouveau l'actualité puisqu'une édition spéciale de "Complément d'enquête" sera diffusée le 28 avril sur France 2. Et les témoignages à charge se poursuivent contre le journaliste, aujourd'hui âgé de 74 ans, qui fut pendant 30 ans la vedette du journal de 20 heures de TF1.
"Il a enlevé son pantalon et m'a violée".
Déjà en décembre dernier, un témoignage dans l'émission "Sept à huit" avait particulièrement choqué. Elle y racontait qu'en 1995, à l'âge de 24 ans, elle avait eu affaire à Patrick Poivre d'Arvor. Depuis qu'elle a raconté un soir dans les locaux vides de TF1 la tentative d'agression dont elle a été victime, "Mathilde" a étayé cette semaine.
Elle a porté plainte pendant quatre heures dans le 20e arrondissement de Paris et raconte des faits prescrits qui font désormais l'objet d'une enquête devant le parquet de Nanterre. "Mathilde" se souvient que PPDA l'a invitée dans son bureau après sa première conférence de rédaction. Elle explique : "Au début, la discussion se déroule normalement, sur mes envies à TF1, comment je veux évoluer [...]. Et tout à coup, comme ça, en une seconde, il me demande si j'ai un copain, si j'ai un amant. Je me suis sentie glacée et j'ai répondu "non". Il se lève, il fait le tour de son immense bureau, il s'assied à côté de moi, il pose ses mains sur mes épaules et il m'embrasse. Il me fait basculer sur la moquette avec ses mains".
Il a ajouté : "Mon corps était là, mais je n'étais plus là. Il a enlevé mon pantalon, il a enlevé son pantalon, et il m'a violée (...) Je n'avais plus de réflexes (...) Je regardais le plafond. Cela a duré deux minutes, pas plus de deux minutes. Il s'est rhabillé, je me suis rhabillée. Il a dit 'bonsoir, à demain'. Je trouve cela abominable".
"C'est une honte qui dure toute la vie".
Une déclaration qui a mis plus de 25 ans à être mise en lumière. Et ce, même si PPDA a déposé cette semaine une deuxième plainte pour propos diffamatoires contre 16 femmes. Mathilde est désormais déterminée à parler, avec le soutien de ses consœurs présumées victimes, et admet néanmoins : "Il était impossible de parler. C'est une honte qui me colle à la peau toute ma vie. Je crois que je ne pourrai jamais m'en débarrasser".