Au fil des années, le journalisme de terrain est devenu un métier à risque. Les images de reporters violemment agressés lors de certaines manifestations ou rassemblements politiques sont nombreuses. On se souvient notamment des équipes de "Quotidien" sorties en urgence d'un meeting d'Eric Zemmour alors qu'elles étaient violemment agressées par des militants d'extrême droite.
Dans son rapport pour l'année 2020, la Plateforme du Conseil de l'Europe pour la protection du journalisme et la sécurité des journalistes avait relevé un nombre record d'agressions physiques, de harcèlements et d'intimidations de journalistes dans 47 pays européens, dont la France. Selon ce rapport, la crise sanitaire a aggravé la violence contre les journalistes.
Et le soir du second tour de l'élection présidentielle, le dimanche 24 avril 2022, une collègue a également été victime de violences physiques alors qu'elle exerçait son métier. Dans un tweet publié deux jours plus tard, la journaliste de France Bleu Creuse, Fany Boucaud, a révélé avoir été agressée alors qu'elle effectuait un reportage dans la commune de Bourganeuf. "J'ai été agressée parce que je suis journaliste. Seulement' parce que je suis journaliste", a-t-elle écrit, annonçant avoir déposé plainte mardi 26 avril "pour violences avec usage d'une arme".
Selon la Société des journalistes (SDJ) de Radio France, elle a été "insultée et calomniée pendant plusieurs minutes par un militant du parti". "Après lui avoir demandé de 'dégager', l'homme a ensuite lancé une chaise de bar en métal dans sa direction. Elle a été touchée, mais pas blessée, car elle a réagi rapidement", a expliqué la SDJ. "C'était un homme, un seul", a ajouté Fany Boucaud, qui "ne veut surtout pas qu'on stigmatise les militants qui sont tout autant choqués qu'elle par cette agression".
Thibaud Cruz