Frenotomie : une opération "potentiellement dangereuse" chez les bébés est à la mode et inquiète les médecins

Frenotomie : une opération "potentiellement dangereuse" chez les bébés est à la mode et inquiète les médecins

Cette intervention consiste à "sectionner chirurgicalement un frein de langue", selon l'Académie nationale de médecine.

Le 26 avril, l'Académie Nationale de Médecine a publié un communiqué de presse mettant en garde contre une nouvelle pratique potentiellement dangereuse : la frénotomie "linguale" chez les nouveau-nés et les nourrissons. "La section (frénotomie) ou l'ablation (frénectomie) du frein de la langue chez le nouveau-né ou le nourrisson consiste à sectionner chirurgicalement (aux ciseaux ou au laser) un frein de la langue court et/ou épais afin de rétablir l'amplitude des mouvements de la langue mobile, notamment sa protraction", peut-on lire dans le communiqué. En effet, les médecins s'interrogent "face à l'augmentation spectaculaire de la pratique de la frénotomie linguale en France et dans le monde, qui [...] permettrait un allaitement efficace pour le nouveau-né et le nourrisson et indolore pour la mère".

Un "acte invasif avec un risque d'effets secondaires".

Bien que cette pratique soit de plus en plus courante, il existe peu d'études scientifiques sur les bénéfices de cette ablation. Selon les informations de La Dépêche, cette intervention était jusqu'à présent "recommandée en cas d'ankyloglossie, c'est-à-dire un frein de langue trop court et/ou pas assez élastique". L'Académie tient donc à mettre en garde contre cette "mode". "L'Académie nationale de médecine s'associe à plusieurs sociétés savantes médicales, chirurgicales et paramédicales, collèges professionnels et associations, pour exprimer les plus grandes réserves sur l'intérêt et l'innocuité de ce geste invasif à risque d'effets secondaires". "En l'absence de difficultés d'allaitement, la présence d'un frein de langue court et/ou épais ne constitue pas en soi une indication de frénotomie, qui est un geste agressif et potentiellement dangereux pour les nourrissons et les nouveau-nés.

Ce n'est pas la première fois que des médecins pointent du doigt cette pratique, parfois proposée à des "prix exorbitants". En janvier dernier, la Fédération française de pédiatrie ambulatoire tirait déjà la sonnette d'alarme sur la multiplication de ces actes chirurgicaux.

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