"C'est bien que la parole se libère", mais "nous ne voulons pas non plus d'une société inquisitoriale". C'est ce qu'a déclaré le président de la République, Emmanuel Macron, le 1er décembre, au lendemain de la diffusion d'un numéro spécial d'Envoyé Spécial consacré à l'affaire Nicolas Hulot.
Une tribune de 14 femmes
Alors que l'ancien ministre de l'écologie a été mis en examen pour viol et agression sexuelle, tout comme son ancien collègue et ami PPDA, les femmes qui affirment avoir été victimes de ses agissements ont décidé de s'unir. Elles ont signé le 8 décembre une tribune publiée par Le Monde dans laquelle elles se plaignent de la manière dont leurs témoignages ont été recueillis.
Ils expliquent ainsi : "Nous avons exprimé nos pudeurs les plus intimes, dévoilé nos larmes refoulées, expliqué nos silences imposés ou nos récits négligés". Malgré la difficulté de cette tâche, "difficile et coûteuse", ils estiment ne pas avoir été entendus. Elles déplorent : "Par deux fois, la justice a classé les plaintes et ignoré nos témoignages, sans chercher à savoir si d'autres femmes avaient été victimes de ces mêmes hommes". Mais plus grave encore, les 14 femmes présumées victimes dénoncent les suspicions entretenues autour de leurs témoignages...
Colère contre Emmanuel Macron
Elles sont particulièrement en colère contre le chef de l'État, à qui elles déclarent : "Nous sommes des menteuses selon nos agresseurs, une menace pour le pays selon vous", "vous en rajoutez une couche". Elles critiquent les déclarations d'Emmanuel Macron qui a "mis une pièce de plus dans la machine à broyer du silence".
Ils lui demandent "quel est le rapport entre nos récits et l'Inquisition ?" et lui rappellent qu'ils ont parlé "dans le respect des institutions et des règles de la République" et qu'ils n'avaient "rien d'autre à gagner que de dire une vérité, même si elle dérange, et d'éclairer le pays sur le traitement des violences sexuelles". Un sujet qui sera d'ailleurs l'une des grandes préoccupations du quinquennat Macron... La balle est désormais dans le camp du président.