Quelles sont les quatre femmes déjà inhumées au Panthéon ?

Quelles sont les quatre femmes déjà inhumées au Panthéon ?

Tel que l'a annoncé Emmanuel Macron ce mercredi 5 juillet, Simone Veil entrera au Panthéon aux côtés de son mari. Elle rejoint ainsi 76 hommes et 4 femmes qui sont entérrés dans l'illustre bâtiment issu de la Révolution française. Portrait de ces quatre femmes qui ont marqué l'histoire. 

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Sophie Berthelot

On peut le regretter, la premère femme ayant fait son entrée au Panthéon n'a pas été consacrée ainsi du fait d'un quelconque accomplissement... mais grâce à son mari ! Sophie Bethelot, surnommée "l'inconnue du Panthéon", a en effet intégré le Panthéon en qualité de scientifique et d'épouse du chimiste Marcellin Berthelot. Ayant demandé à ne pas être séparé dans la mort, les deux époux ont été inhumés ensemble à la "patrie reconnaissante", le 7 avril 1907.

Marie Curie

Elle est sans aucun doute la plus célèbre des femmes entérées au Panthéon. Née en 1867 et décédée en 1934, elle n'a pourtant été "panthéonisée" que soixante ans après sa mort, le 20 avril 1995, sous la présidence de François Mitterrand. Ce dernier avait décidé de transférer les cendres de Pierre et Marie Curie au Panthéon pour leurs recherches communes sur la radiation. La physicienne, d'origine polonaise et naturalisée française, avait obtenu - avec son époux - le prix Nobel de physique en 1903, puis celui de chimie en 1911 pour ses travaux sur le polonium et le radium. Jusqu'au 27 mai 2015, elle a été la seule «immortelle» honorée pour son propre mérite.

Germaine Tillon

Née en 1907 et décédée en 2008, Germaine Tillion est entrée au Panthéon le 27 mai 2015 sur l'initiative du président François Hollande. Ethnologue française, elle avait contribué à aider la résistance durant la Seconde Guerre mondiale en favorisant les passages vers la zone libre et l'Afrique du Nord. Déportée ensuite en 1943 dans le camp de Ravensbrück, au nord de Berlin, elle avait été évacuée en Suède en avril 1945 par la Croix Rouge internationale. L'ethnologue avait réintégré le CNRS en juillet de la même année avant de pousuivre son combat pour la dignité de l'homme pendant la guerre d'Algérie. En 1947, elle avait été lauréate du prix Pulitzer pour sa bravoure durant la guerre.

Geneviève de Gaulle-Anthonioz

Nièce de Charles de Gaulle, déportée du camp de concentration de Ravensbrück, Geneviève de Gaulle-Anthonioz est née en 1920 et décédée en 2002. Résistante, elle avait notamment participé à la création de l'Association nationale des anciennes déportées et internées de la résistante (Adir), la section féminine des associations d'anciens combattants. En 1987, elle avait témoigné de la barbarie nazie au procès de Klaus Barbie. Un an plus tard, elle avait été nommée au Conseil économique et social et s'était battue pour l'adoption d'une loi d'orientation contre la grande pauvreté, votée à l'Assemblée nationale en 1998, soit quatre ans avant sa mort. Elle est entrée au Panthéon en même temps que Germaine Tillion, le 27 mai 2015, à l'initiative du président Hollande.

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Succédant à ces quatre femmes, l'entrée au Panthéon de Simone Veil ne constitue pas une surprise. L'icône féministe de 89 ans a déjà été distinguée de son vivant par la Légion d’honneur et par l’Académie française. En outre, à plusieurs égards, le profil de cette femme politique qui a incarné l’histoire de la deuxième moitié du XXe siècle correspond à des valeurs que défend le nouveau chef de l’Etat Emmanuel Macron : « Simone Veil n’est ni de droite ni de gauche, puisqu’elle a été ministre centriste, c’est une européenne convaincue, une ancienne déportée et une combattante pour l’IVG, qui marque une étape dans le droit des femmes" estime l’historien Patrick Garcia dans une interview au journal le Monde.