La Reine Elisabeth II est mise en cause dans une enquête internationale sur les paradis fiscaux

La Reine Elisabeth II est mise en cause dans une enquête internationale sur les paradis fiscaux

La liste des personnalités visées par une vaste enquête de paradis fiscaux s'allonge. Après des proches de Justin Trudeau ou de Donald Trump, c'est la Reine d'Angleterre elle-même qui est accusée, preuves à l'appui, de détenir près de 11 millions de livres ster­ling d'avoirs aux îles Caïman et aux Bermudes pour échapper à l'impôt.

L'enquête, baptisée "Paradise Paper", promet de faire des vagues dans la presse internationale ces prochaines semaines. Réali­sée par le Consor­tium Inter­na­tio­nal des Jour­na­listes d'Inves­ti­ga­tion (ICIJ) et 96 médias, cette enquête vient d'épin­gler plusieurs célé­bri­tés et figures poli­tiques pour des place­ments de fonds dans des para­dis fiscaux, dont la Reine d'Angletterre. Envi­ron 11 millions de livres ster­ling des fonds privés de la Reine auraient été inves­tis aux îles Caïman et aux Bermudes, là où les taxes sont inexis­tantes, révèle ainsi l'enquête menée sur plus d'un an, notamment en France par Le Monde et France 2.

Reine Elisabeth II The Independent

Les fonds ont été inves­tis dans plusieurs socié­tés, à l'image de BrightHouse, une chaîne britan­nique de prêts finan­ciers qui suscite la colère (la société a été accu­sée d'abus envers des milliers de familles dému­nies et vulné­rables), ou encore chez Thre­shers, une chaîne de maga­sins en dépôt de bilan depuis 2009. Si les place­ments des avoirs de la reine ne seraient pas illé­gaux puisqu'ils ont été orches­trés par la société Duché de Lancas­ter, un domaine privé, ils suscitent des inter­ro­ga­tions. Ces inves­tis­se­ments offshores n'appa­raissent pas dans les décla­ra­tions annuelles de la Couronne. Ces révé­la­tions relan­ce­raient même le débat sur la trans­pa­rence de la famille royale britan­nique. Inter­ro­gée, une porte parole du Duché de Lancas­ter a affirmé vigoureusement : « Tous nos inves­tis­se­ments font l'objet d'un audit complet et sont légi­times (…) Nous effec­tuons un certain nombre d'inves­tis­se­ments, dont quelques avec des fonds à l'étran­ger », a indiqué une porte-parole du Duché de Lancas­ter à l'AFP.

La reine Elisa­beth II d'Angle­terre n'est pas la seule visée par cette enquête. Le premier ministre cana­dien Justin Trudeau, Wilbur Ross (l’ac­tuel secré­taire améri­cain au Commerce) et Lewis Hamil­ton sont égale­ment cités.